Dans leur introduction [1], Viviane Châtel et Marc-Henri Soulet écrivent :

« Si nous avons voulu, pour notre part, remettre sur le métier la réflexion ce qui fait cas et comment ce qui fait cas est posé / fabriqué comme tel, c’est que nous avons voulu prendre au sérieux l’intuition originelle de Ragin et Becker selon laquelle il n’est possible de penser par cas que si l’on a saisi comment on a pensé le cas. Quel est donc ce travail du « faire cas » ? Comment peut-on le visibiliser ? Sur quoi fonder le recours aux différentes opérations qu’il implique ? À quelles fins sont-elles mobilisées ?

Pour mener à bien cette entreprise, nous avons donc sollicité quelques collègues, d’horizons institutionnels, d’orientations épistémologiques et de pratiques d’enquête différents en les invitant à reprendre les questions théoriques et méthodologiques que pose le cas en partant du postulat que, dans le « penser par cas », il y a une opération centrale, indissociable de cette forme de raisonnement, qui est de penser ce qui fait du cas un cas et donc de porter une attention soutenue à la manière dont il a été institué comme tel. Chacun était convié à revenir sur ses travaux et à revisiter ses pratiques de recherche en s’attachant expressément à considérer sa manière de pratiquer le cas en le faisant. »

Résumé de l’article "Faire grand cas : une singulière proposition", par Numa Murard.

Désireux de faire grand cas de l’enquête et des enquêtés, le sociologue peut s’inspirer de deux grands domaines de la connaissance, la médecine clinique, d’une part, et la littérature, d’autre part. Il en résulte une inversion des valeurs : au lieu que le cas soit le moyen, démonstratif ou illustratif, de fonder ou de consolider une proposition scientifique, hypothèse ou thèse, c’est la science qui devient le moyen d’une restitution de l’expérience sociale en ce qu’elle a de radicalement actuel.

A retrouver en entier ici : https://www.erudit.org/fr/livres/collection-hors-serie-les-actes-de-la-revue-recherches-qualitatives/faire-cas/4799co.pdf