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Publié dans Images et sons
par Fabien Deshayes et Jean-François Laé
24 mars 2020
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LE BUS DES FEMMES. Prostituées : histoire d’une mobilisation
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En pleine épidémie de sida, des prostituées interpellent les pouvoirs publics sur leur santé et les conditions d’exercice de leur métier. Leur action, contemporaine de la création d’Act Up-Paris, conduira à la création du Bus des femmes en 1990. Un document historique rarissime qui témoigne de l’histoire des mobilisations citoyennes, un exemple unique de class action chez les prostituées.
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Journal collectif 4. A la Duchère
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A la Duchère, tout est fermé. Ces derniers jours, nous prenons plus souvent des nouvelles de nos proches. Plus de temps pour ça, plus d’inquiétude aussi. Le virus réactive des relations. Parmi elles, il y a celles que nous avons nouées sur les terrains d’enquête...
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Journal collectif 3. Journal du confinement
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Concrètement, au commencement, pour nous, ça ne changeait pas grand-chose. 12h30, on mangeait, des crudités, du pain, beaucoup de fromage pour moi, du saucisson pour lui. Oui c’est vrai, c’était rare qu’on déjeune ensemble un mardi. (...) À part ça… Non la seule vraie différence, elle était dans ma tête. Elle était dans ma perspective. Dans la perspective des jours qui allaient tous se ressembler et dans celle surtout de rester enfermée.
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La Cravate
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Dans La Cravate, Étienne Chaillou et Mathias Théry racontent : Bastien Régnier, vingt ans, militant à Amiens du premier parti d’extrême droite ; son histoire, ses espoirs, son action, ses idées, ses réflexions, ses déconvenues… Le film commence. Un fauteuil. Avec à gauche, une table. Sur la table, une lampe et un petit livre : La Cravate. C’est le texte du film, la voix off qui accompagne ses autres images et ses autres voix. C’est aussi le texte que Bastien lit, dans le fauteuil à la lumière de la lampe à côté, et que tout du long il commente, amusé, pensif, surpris, soucieux. C’est encore et enfin le texte, dont avec l’aimable autorisation des auteurs, nous vous livrons quelques extraits... en exclusivité !
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Pour un journal collectif des expériences quotidiennes en des temps tumultueux. 1. Sur la ligne 13
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Les récits des expériences quotidiennes ne semblent pas avoir droit de cité dans la plupart des espaces de parole, même dans les assemblées et piquets de grèves où ce sont souvent les grandes déclarations politiques qui peuplent les différentes interventions.. Ils sont considérés comme de simples « anecdotes » et donc réduits à des non-événements, à des histoires dépourvues de force explicative, dénuées de sens politique, des récits sans importance qui ne serviraient qu’à amuser ou remplir les silences d’une rencontre inattendue… Nous savons pourtant que les sens de nos vies et de nos actes individuels et collectifs ne naissent pas uniquement dans les grands événements qui marquent nos cycles de vies ou notre histoire collective mais aussi et particulièrement dans ces scènes quotidiennes, apparemment accessoires et de l’ordre de l’impondérable.
Aujourd’hui je m’adresse à vous toutes et tous pour vous inviter à écrire une sorte de journal collectif où on partagerait les expériences quotidiennes de ces temps tumultueux, expériences que nous risquons, en raison de leur caractère éphémère, de perdre dans l’oubli pour toujours, malgré le trop plein de sens en elles contenues.
Et pour commencer, vous verrez le récit de mon trajet pour rentrer chez moi par le métro sur la ligne 13...
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Pour un journal collectif 2. Covoiturage non-sollicité
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Dimanche de janvier double 20,
Ratp trafic raconte qu’il n’y aura pas de métro du tout pour que ma fille puisse arriver à son boulot avant 9h du matin. 10 kms à pied, ça devrait prendre 2h et 17 minutes, d’après l’application Plan. Alternative ? n’est prévu qu’un bus aux horaires extrêmement aléatoires, qu’il faut aller prendre à seulement 1,5 km. Uber et consorts « dépanneurs » commencent à coûter un peu trop cher, en particulier le dimanche...
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La police matraque dans l’Université de Bretagne Occidentale
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Bibliothèque Universitaire de Lettres - Université de Bretagne Occidentale. Le mardi 10 décembre 2019
Je travaille à l’accueil de la BU, assise derrière la banque de prêt. La BU a ouvert à 8h. Je suis seule personnel à l’accueil, comme habituellement pendant la première heure d’ouverture. Très peu de temps après, j’entends des cris venant de l’entrée. Les cris sont particulièrement forts. Je me lève. Je vois un groupe de jeunes plutôt de dos, qui reculent, en défensive (des corps repliés, quelques bras en protection). Face à eux, les poursuivant, des hommes en tenue, casqués, avec matraques. Autour d’une dizaine. Il y a des contacts entre les deux groupes, les policiers accrochent les bras, les vêtements des jeunes, je vois des bras levés avec des matraques.
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Récits de Palestine. Construire, reconstruire, résister
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Ce témoignage a été écrit à l’issu d’un voyage en Palestine, autour d’une mission « cueillette des olives ». En partant, on s’engage au retour à témoigner. On s’engage aussi à ne pas nuire. C’est pourquoi – parce qu’il sera publié sur internet – il n’y aura dans ce texte ni description de personnes, ni photos de ces personnes, ni les vrais prénoms. Dans son autobiographie, Frederick Douglass, qui était esclave américain au XIX° siècle, explique comment des militants abolitionnistes blancs, en racontant ce qu’ils faisaient pour aider les esclaves à fuir, empêchaient, de ce fait, d’autres esclaves de fuir. Ils informaient en exposant leurs stratégies, ceux qui ne devaient surtout pas être informés : les autorités, les propriétaires d’esclaves. En Palestine, faire appel à des internationaux pour la cueillette des olives représente une prise de risque : celui en premier lieu de ne plus pouvoir accéder à sa terre. Ne pas faire appel aux internationaux est aussi un risque : risque d’agression notamment en accédant à sa terre. Les Palestiniens choisissent leurs prises de risques dans le cadre de leur résistance mais nous avons la responsabilité de ne pas en ajouter. Si donc témoigner est un devoir, il est important d’avoir conscience du risque de l’écrit , particulièrement sur internet, et donc de choisir ce qu’on raconte. Je ne parle presque pas des militants parce que c’est un témoignage sur les conditions de vie des Palestiniens et non sur le militantisme. C’est une histoire palestinienne et c’est donc un choix de ne pas mettre les occidentaux en scène, qui eux sont – dans ce cadre – au service des Palestiniens, dans le cadre de leur mouvement de résistance.
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Publié dans Lectures buissonnières
par Un livre de Jean-François Laé et Laetitia Overney aux Editions Bayard
9 décembre 2019
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Johnny, j’peux pas me passer de toi. Ecriture de séparation et de mémoire
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Nous le connaissons à peine ; nous l’avons juste entendu régulièrement à la radio, suffisamment pour retenir quelques bribes de refrains. Guère plus. Nous ne savons rien de sa vie, sauf à lire ce qui s’affiche au kiosque. Tout ce que l’on sait vraiment de Johnny Hallyday vient de la Madeleine, où chaque 9 du mois, lors des messes qui sont célébrées à son intention en commémoration de ses obsèques le 9 décembre 2017, une avalanche d’écritures emplit les pages d’un cahier mis à disposition des participants. Avec un extrait et en document joint le compte-rendu du journal Libération.
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En faire toute une histoire
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Joséphine vient de mourir. Centenaire. Elle aimait raconter les histoires de son village des Monts d’Arrée. Finistère. Mais elle ne voulait pas avoir d’histoires parce qu’elle avait raconté des histoires. Pour ne pas avoir d’histoires avec Joséphine, l’histoire de l’infanticide racontée ici n’a pas encore été écrite. A plus forte raison, elle n’a pas été publiée...
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Placard grand ouvert
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A la maison, ma mère s’est toujours empressée de fermer les portes du placard de cuisine à l’approche d’un visiteur. Par peur du regard inquisiteur ou envieux ? Des commères qui iraient raconter chez le voisin les serviettes mal pliées, la belle porcelaine, ou les boîtes de médicaments ? Le placard ouvert dévoile trop d’intimité. Le placard ouvert, ça ne se fait pas.
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Proximité sociale et distance spatiale
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De là on voyait la cour carrée, les pavés irréguliers, trous et bosses compris, le caniveau en V au milieu, avec la grille du tout-à-l’égout au bout, la boue noire accumulée autour, avec les résidus qui changeaient tous les jours comme pour le distraire lui alors qu’il lui fallait se concentrer, trouver l’énergie pour arracher au néant cette sensation, cette impression, cette odeur de l’enquête, avec la plume, qu’il la crache sur le papier...
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Les hébergé.e.s
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 "Dis, Jacqueline, tu peux éplucher les patates pour les frites ?"
Sans un mot, Jacqueline obtempère. Elle s’empare du lourd filet de pommes de terre, le tire sans ménagement vers la table, en extrait une dizaine, les plus abimées, et s’attelle à la tâche avec un petit couteau pointu...
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